Depuis 2020, le NPCYP a maintenu un partenariat stratégique avec Peace Direct dans le cadre du développement et de la mise en œuvre de ses objectifs programmatiques. Certains de nos travaux communs comprennent le projet YAP (Youth Action for Peace), sept projets d'urgence financés par LAF, un projet Youth Rapid Action pour la prévention des conflits violents au Nord-Kivu financé par PPL, et un projet d'urgence pour les ménages touchés par les inondations et les glissements de terrain dans le territoire de Kalehe financé par la Fondation Bosch.  

Réagir aux inondations mortelles

Outre les défis sécuritaires auxquels sont confrontées les zones rurales de la province du Sud-Kivu, des pluies diluviennes se sont abattues en 2023 sur les villages agricoles de BUSGUSHU et NYAMUKUBI, nichés en contrebas des collines du territoire de Kalehe. Le long de la route reliant le Sud-Kivu au Nord-Kivu, des plantations de bananes, de manioc et de café ont été englouties dans la boue. Et en plusieurs endroits, les eaux, encore visibles dans le village, ont emporté les cultures et le bétail. Selon les rapports et analyses de la société civile, plus de 700 maisons, une école et une église ont été détruites, avec des pertes en vies humaines de plus de 75 personnes, dont certaines ont disparu sans laisser de traces. Cette catastrophe a plongé la population locale dans un état de grande vulnérabilité. Le 4 mai, une forte tempête de pluie dans le territoire de Kalehe a causé d'énormes dégâts en vies humaines, en biens et en propriétés, accentuant la vulnérabilité de la situation humanitaire.

Le NPCYP a lancé un projet d'urgence pour fournir une assistance et un soutien aux victimes des inondations afin de les aider à se remettre des conséquences de la catastrophe naturelle, à reconstruire leur vie et à se préparer pour l'avenir, en veillant à ce qu'elles soient mieux préparées et plus résistantes face aux défis auxquels elles pourraient être confrontées.

Le NPCYP a travaillé avec 100 des victimes les plus vulnérables, dont 54 femmes et 46 hommes de différents villages et camps de déplacés. Tous ont été formés à l'éducation financière afin de renforcer leur capacité à saisir les opportunités économiques au sein de la communauté en vue d'une reprise économique rapide et d'éviter de dépendre des programmes d'aide internationale. À la fin de la formation, chaque personne a choisi l'activité qu'elle souhaitait entreprendre pour s'autonomiser, comme la création d'un petit magasin, des travaux de couture, la pêche, etc. Chaque participant a reçu 100 dollars sous forme de crédit ainsi que des fournitures matérielles pour financer ses activités, renforçant ainsi sa capacité financière.

Nepa KAROLI, bénéficiaire de fonds d’investissement, exprime son enthousiasme :

« Recevoir cette subvention a été un tournant dans ma vie. Grace à elle ; j’ai pu démarrer mon petit commerce. Cela va bien au-delà de l’argent : c’est une occasion de reprendre le contrôle de ma vie et de contribuer à la reconstruction de ma communauté. »

Les conséquences de la catastrophe de mai 2023 sur le territoire de Kalehe sont également psychologiques. La perte de biens matériels, mais surtout la perte d'un être cher, peut être extrêmement déstabilisante. 20 personnes ont donc également été formées à la guérison communautaire des traumatismes, afin de pouvoir soutenir le rétablissement mental de leur communauté. Elles ont organisé quatre séances de guérison pour les participants au projet :

1. Prise de conscience sur les blessures internes subies par les bénéficiaires liées aux pertes dues à la catastrophe ;

2. Traversée du deuil comme vécu global et gestion des sentiments liés aux pertes ;

3. La réconciliation avec soi-même et son environnement ;

4. Fixation d’un projet de vie pour reconstruire l’espoir.

Clovis MURHULA, bénéficiaire du projet ayant pris part à la formation sur l’animation des sessions sur la guérison du traumatisme à base communautaire ; après avoir suivi la formation partage son parcours :

‍« Les séances m’ont donné une nouvelle perspective sur la vie. Elles m’ont aidée à faire face à la douleur et à reconstruire ma vie. Maintenant, je me sens prêt à entreprendre quelque chose de nouveau, à me reconstruire. »

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